Franck Noto

La couleur, une essence, et le geste, son moteur. Franck Noto aka Zest est l’ambassadeur d’une peinture qui dévale librement les longues et fébriles routes de l’abstraction. Défiant toute idée de stagnation esthétique, c’est avec rigueur qu’il s’emploie à peindre une œuvre qui synthétise ses influences diverses. Une œuvre qui donne vie à un style unique et identifiable.

Depuis son atelier, il travaille avec cette émotion des premières fois un style qui convainc même les éternels réticents de l’art abstrait. Son univers n’est autre que celui de la suggestion : les lettres de son pseudonyme, quelques formes cubiques par-ci par-là, mais surtout des contours féminins. Impossible alors de ne pas évoquer Mode 2 et ses personnages aux attitudes si singulières. Avec une absolue maitrise du geste et des proportions, les postures les plus sophistiquées se succèdent, preuve ainsi que Zest aiguise depuis des années un sens de l’observation. Sous ses nombreux outils (marqueur, rouleau, bombe en spray, brosse et pinceau), les courbes d’une femme se voient généreusement magnifiées, quand bien même celle-ci reste insaisissable dans ce flot de couleurs et de lignes.

Mais parler du travail de Zest s’accompagne de toute évidence d’un discours sur la couleur, une honorable obsession chez lui. Zest conjugue les couleurs comme si c’était des mots, et diffuse avec grâce un langage visuel structuré, nuancé et volontiers pétillant. Un langage désormais identifiable, revigorant. Avouant un faible pour les teintes les plus fluos, il révèle une recherche remarquable d’associations de couleurs en travaillant des dégradés ou des clairs-obscurs. De tons pastels à des tons plus francs, jusqu’à même se risquer à l’exercice du noir, blanc et gris, les compositions de Zest attirent l’oeil et nous flattent par tant d’harmonies.

A la croisée des influences qu’il puise dans l’entière histoire de l’art, le travail de Zest convoque un aspect technique indéniable, héritage de ces longues années de constance et de curiosité. Sa peinture enrichit le mouvement du graffiti contemporain tout comme les collections de passionnés de peinture au sens large. Capable de créer, de faire évoluer son style et d’écouter ses propres aspirations plastiques, on salue volontiers la maladresse académique de l’école des Beaux-Arts qui, en ?, ferme ses portes à un jeune Franck Noto alors plein de promesses. Des promesses qu’il honore désormais avec talent.   Rédaction : Sabella Augusto.

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